Une question revient souvent de la part de fiancés : « Jusqu’où peut-on aller? » Ou bien, sous une forme apparemment plus affirmative : « Nous nous sommes promis. Pour nous, on est mariés devant Dieu, on peut donc coucher ensemble sans se culpabiliser ? »
Reformuler sa question…
J’aimerais, en guise de réponse, poser une autre question : « Quel est votre but, votre objectif ? », ou bien : « Sur quel mode voulez-vous fonctionner : selon vos envies ou bien selon la sagesse de Dieu, cherchant à l’honorer de votre soumission confiante, et entrer ainsi dans ses « bons projets »1 pour vous ? »
Je m’explique : dans la Bible, le livre où Dieu a écrit sa volonté révélée, les relations sexuelles ne s’envisagent que dans le cadre de l’engagement du mariage ; hors de ce cadre, elles y sont désignées par le terme de « fornication »2, terme que le langage moderne a du mal à supporter tant il est clair. Qu’est-ce donc que le mariage, celui dont il est dit : « Que le mariage soit honoré de tous3»?
Une alliance à son image
Un mariage est une « alliance »4, c’est-à-dire une parole donnée librement qui engage sans condition par rapport à l’autre si ce n’est la même parole en retour. C’est un engagement public avec, dans toutes les civilisations, des marques physiques et juridiques connues qui déterminent un statut social, avec des droits et des devoirs. Personne ne dira que les deux fiancés sont mariés avant que le maire ait prononcé « au nom de la loi je vous déclare unis par les liens du mariage », en réponse au « oui » de chacune des parties. Les témoins doivent alors signer, attestant que le mariage a été prononcé publiquement.
Cela ressemble étrangement à la façon de faire de Dieu : il ne fait pas de contrat avec nous, avec plein de clauses suspensives, non, Il s’engage sur sa parole. Si de ton côté tu lui as dit le OUI de la foi du cœur, Il t’accueille : tu lui appartiens, et cela pour l’éternité.5 Faire comme Dieu, voilà notre dignité d’humains créés à son image.6
Le cadeau du mode d’emploi
Le « mode d’emploi »7 est précisé dès la création. Dans le projet de Dieu, l’union des corps (une seule chair) n’a son sens que dans le cadre d’un triple engagement :
- un engagement public et clair (quitter ses parents)
- un engagement total et pour la vie (s’attacher)
- un engagement exclusif qui bannit la polygamie et l’adultère (sa femme).
Ce mode d’emploi est clair et Dieu n’est pas obligé de me donner toutes les raisons qui le motivent ; ce qu’Il est en droit d’attendre, par contre, c’est que je l’accepte, reconnaissant que c’est une bonté de sa part de nous l’avoir précisé. L’accepter, c’est lui donner cette réponse de confiance obéissante, c’est l’honorer de ma loyauté.
L’attente : une preuve d’amour
Le temps des fiançailles est celui où l’amour se prouve en laissant à l’autre sa liberté ; toute emprise corporelle, psychologique ou chantage sentimental n’est pas de l’amour, mais bien de l’égoïsme et du manque de confiance en l’autre. Quand le OUI public a été prononcé, le « lien du mariage », librement choisi par amour, donne la sécurité indispensable pour connaître l’intimité profonde, dans la liberté et sans arrière pensée.
Notre corps a une réelle valeur aux yeux de Dieu ; ce n’est pas un objet neutre, l’apôtre Paul parle même de la possibilité de pécher contre son corps8. Mon corps n’appartient à personne sinon à Dieu ; ce n’est que dans le mariage que le conjoint a des droits sur le corps de l’autre (et des devoirs, d’ailleurs)9. C’est pour cela que les « endroits privés » doivent le rester, le temps du mariage sera le temps de « connaître » l’autre, selon l’expression employée pour l’acte sexuel10 aussi bien par l’hébreu du livre de la Genèse que par le grec du Nouveau Testament.
Le temps de l’attente teste la qualité de l’amour, c’est un temps de croissance, le temps de l’espérance. L’attente fait mûrir le désir et quand le mariage est célébré, c’est vraiment la fête ; on commence alors une histoire toute neuve ! Franchement, je me demande ce que des jeunes fêtent quand ils ne font que « régulariser » leur cohabitation.
Encore une remarque : des mesures sont à prendre, des limites sont à fixer d’un commun accord pour que la tentation ne devienne pas une vague irrésistible qui submerge et emporte toute bonne résolution. Ce sera alors un très bon test de caractère en même temps qu’un apprentissage pour la vie à deux : apprendre à bien communiquer, comme aussi à savoir se maîtriser et aider l’autre dans le même sens … par amour.
Finalement, votre conduite sera la réponse que vous donnerez à Dieu.
Références bibliques :
- Jérémie, chapitre 29, verset 11
- On trouve 30 fois ce terme dans le nouveau testament. Trois passages parmi d’autres :
- «Ne vous y trompez pas : ni fornicateur ni idolâtre ni adultère ni efféminé ni ceux qui ont des relations entre hommes n’hériteront du royaume de Dieu » 1 Corinthiens, chapitre 6, les versets 9 et 10.
- «Le corps n’est pas fait pour la fornication, mais pour le Seigneur » 1 Corinthiens, chapitre 6, verset 13.
- «Dehors les fornicateurs … les meurtriers….les menteurs » Apocalypse, chapitre 22, verset 15.
- Hébreux, chapitre 13, verset 4.
- Proverbe 2, le verset 17 et Malachie, chapitre 2, verset 14.
- Romains, chapitre 10, verset 9.
- Genèse, chapitre 1, verset 27.
- Matthieu, chapitre 19, les versets 4 et 5 ; Genèse, chapitre 1, verset 27 et chapitre 2, verset 24.
- 1 Corinthiens, chapitre 6, verset 18.
- 1 Corinthiens, chapitre 7, versets 4 et 5.
- Genèse, chapitre 4, verset 1, ou Matthieu, chapitre 1, verset 25.