Incroyable mais vrai : Celui qui pourrait le plus nous montrer du doigt en nous accusant de milliers de fautes et de maladresses est Celui qui nous offre le plus parfait des pardons !
Avec une image très forte, le prophète Michée nous enseigne que Dieu « jette au fond de la mer » tous les péchés de ses enfants. Par ailleurs l’ensemble des auteurs bibliques nous font comprendre que les pécheurs que nous sommes peuvent effectivement recevoir un pardon total et très solide. Faisons un tour d’horizon de cette extraordinaire « bonne nouvelle »…
Une deuxième chance?
Qui d’entre nous n’a jamais voulu faire marche arrière, remonter dans le temps pour avoir une deuxième chance dans une situation où ça a pas mal « foiré » ? Mais on sait très bien que le temps se déroule toujours dans le même sens !
En étant plus réaliste, on a pu vouloir réparer et « recoller les morceaux » le mieux possible et au plus vite. Mais il y a des dégâts beaucoup plus difficiles à réparer que d’autres. Certaines rayures vont toujours rester. Dans le domaine matériel, un menuisier, ou un carrossier, doués peuvent faire des réparations et des remises à neuf époustouflantes, on n’y voit plus rien ! Mais dans les vies intérieures, les relations et les pensées, c’est une autre affaire…
On peut aussi vouloir tourner la page le mieux possible et repartir sur de nouvelles bases. Le passé reste là avec nos erreurs mais on peut se battre pour construire un présent meilleur.
Dans tous les cas, le pardon reçu est un des plus grands et beaux cadeaux de la vie. Sans lui, on peut traîner des boulets très lourds, paralysants et destructeurs. Avec lui, on peut tellement mieux repartir !
Le besoin de pardon
Dès les tous premiers jours de l’humanité, l’Homme a crié sa douleur sous le poids de ses fautes et de ses conséquences. C’est ainsi que Caïn, sous le choc de sa faute et de sa punition, dit : « le poids de ma faute est trop grand pour être supporté » (Ge 4.13).
Beaucoup plus tard, le grand poète et grand roi David a aussi exprimé ce genre d’immense douleur : « Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, Je gémissais toute la journée » (Ps 32.3 et 5), et ce grand trouble l’a conduit à la confession : « Je t’ai fait connaître mon péché, Je n’ai pas couvert ma faute ; J’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ! Et toi, tu as enlevé la faute de mon péché » (Ps 32.5).
Beaucoup plus tard, nous sommes là, nous, avec nos fautes et leur poids, et le même immense besoin de pardon. C’est vrai qu’on le ressent très différemment les uns et les autres. Certains semblent beaucoup relativiser leurs fautes et vivre assez « léger », sans culpabilité lourde ni boulet aux pieds. Mais cette attitude est une solution très fragile ! C’est toujours mieux d’être libéré d’un fardeau que de faire comme s’il n’était pas là.
Le bonheur du pardon
Quel bonheur d’être libéré d’un lourd fardeau ! L’enseignement biblique et les témoignages des croyants opposent au terrible poids de nos fautes la merveilleuse libération de celui qui est pardonné. C’est le double « heureux » que proclame David dans le psaume 32 déjà cité :
Le bonheur est d’autant plus grand que le fardeau enlevé était lourd et pénible à supporter. Avec le pardon, nous sommes au cœur de la bonne nouvelle annoncée par les prophètes, du salut accompli par Jésus-Christ et longuement expliqué par les épîtres.
Le pardon de Dieu
Le pardon de Dieu est fondamental pour deux raisons au moins :
- parce que c’est Lui le plus grand offensé,
- et parce que c’est Lui qui a tout préparé pour pouvoir vraiment nous offrir le pardon.
En effet, cela peut nous échapper, mais Dieu est bien Celui à qui nous faisons le plus de peine quand nous péchons. David l’a bien compris dans le psaume 51 quand il dit à Dieu : « j’ai péché contre toi ». Nous avons donc tout particulièrement besoin de recevoir son pardon pour tous les péchés que nous commettons.
Et par ailleurs, Dieu est le seul qui puisse vraiment nous déclarer pardonnés. Il a voulu nous permettre cela et Jésus-Christ a tout accompli pour que ce cadeau puisse nous être offert. Jésus a donné une leçon très claire de ce pouvoir unique, dans un épisode raconté tout au début de l’évangile de Marc (ch. 2).
Ce jour-là, Jésus a fait un miracle éclatant dans le domaine visible (en guérissant un paralytique) pour prouver qu’il avait aussi la puissance de faire des miracles dans le domaine invisible (en offrant son pardon aux hommes). La suite de l’évangile nous permet de comprendre que, pour cela, il fallait qu’il soit condamné à notre place !
Le pardon de Dieu est total.
J’ai déjà évoqué au début de cet article l’image très forte que nous donne Michée à la fin de son livre :
D’autres textes et images appuient cette extraordinaire promesse : David, dans le psaume 103, nous dit que Dieu éloigne autant nos péchés de nous que l’Ouest est éloigné de l’Est (Ps 103.12), évoquant ainsi une distance incalculable puisqu’on peut toujours aller plus à l’Est ou plus à l’Ouest ! Le prophète Ésaïe exprime la même chose avec une autre image, en nous disant que Dieu jette nos péchés « derrière son dos » (Es 38.17). Toutes ces images et déclarations sont là pour nous affirmer que le pardon de Dieu est complet et ne laisse rien traîner dans un coin qui ne serait pas pardonné. Ce que Dieu fait est parfait, y compris quand il nous pardonne !
Le pardon des autres
Le pardon des hommes est hélas moins certain et moins profond. Nous ne pouvons d’ailleurs pas toujours le recevoir. L’apôtre Paul est réaliste quant il enseigne : « autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes » (Rom 12.18). Cela sous-entend, et c’est bien le cas, que ce n’est pas toujours possible. Cela reste important de faire le maximum pour demander et pour recevoir le pardon de ceux à qui nous avons fait du mal. Mais quand nous ne pouvons pas, souvenons-nous que le pardon de Dieu est suffisant et déterminant pour nous libérer de la condamnation.
Pour ne pas rester sur une note négative et pour apprendre à toujours plus vivre le pardon entre nous, méditons souvent la parabole que Jésus a donnée pour enseigner que c’est en comprenant le pardon de Dieu que nous pouvons pardonner aux autres (Mt 18.23-35). C’est ainsi que nous pourrons nous pardonner « 70 fois 7 fois par jour » (Mt 18.22) ! En effet comment ne pas pardonner à mon frère quand je pense à tout ce que Dieu m’a pardonné ? (Je ne sais pas pour toi mais pour moi c’est é-nor-me !!)
Et la confession dans tout ça ?
Il est temps de dire quelques mots de la confession : ce chemin voulu par Dieu pour que nous recevions le pardon. La confession est un chemin de vérité et d’humilité. Elle nous ouvre ensuite des chemins de relations et de reconstructions.
Nous avons la promesse que celui qui confesse ses fautes devant Dieu reçoit son pardon : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice » (1 Jn 1.9). Et nous sommes par ailleurs exhortés à confesser nos péchés les uns aux autres :
Refuser le chemin du pardon, c’est refuser le pardon, et c’est… impardonnable ! C’est aussi logique que tragique ! C’est probablement ce qui est évoqué par le péché impardonnable contre le Saint-Esprit (Mc 3.29). En effet, le contexte (Mc 3.21 à 35) nous parle de ceux qui ont refusé de se soumettre au Saint-Esprit qui conduit à reconnaître l’œuvre de Jésus-Christ, le Messie et l’unique Sauveur. Ne résistons pas au Saint-Esprit ! Ne refusons pas la confession de nos fautes ! Ne refusons pas le pardon de Dieu !
Pardon et progrès
Un dernier mot pour rappeler que la merveilleuse promesse du pardon ne doit jamais être mal utilisée pour nous permettre de pécher tant qu’on veut ! C’est hélas ce que notre esprit mal tourné peut dire devant la proclamation d’un pardon total reçu par « simple » confession : pourquoi se priver de recommencer ? Parler ainsi, c’est bien mal comprendre l’amour de Dieu qui veut non seulement nous offrir un plein pardon (en ayant été condamné à notre place sur la croix), mais qui veut aussi nous offrir des victoires sur le mal. Il veut pour nous une vie de progrès toujours plus orientée vers le bien.
Le pardon de Dieu n’est pas un « oreiller de paresse » pour continuer à faire nos bêtises, mais une formidable raison pour Le respecter et nous prosterner devant quelqu’un de si bon ! C’est ce que dit David quand il bénit Dieu pour le pardon reçu :
Toujours plus loin…
Quelle bonne nouvelle ! Le pardon de Dieu, toujours assuré au pécheur repentant, et le pardon de notre prochain que l’on peut apprendre à s’offrir les uns aux autres, nous permettent de poursuivre notre chemin dans les meilleures conditions possibles.
Entendons le merveilleux « va et ne pèche plus » de Jésus-Christ (Jn 8.11). C’est en même temps l’annonce libératrice de notre Sauveur qui nous pardonne et ne nous « jette pas la pierre » (relire Jn 8.3-11) et l’appel du Berger qui nous offre son accompagnement : il veut nous aider à nous éloigner du péché et à gagner des victoires, encore beaucoup de victoires…