Le bouddhisme à la mode

Les sondages le révèlent, 20% des français déclarent avoir de la sympathie pour le bouddhisme et près de 2% affirment exercer des pratiques qui s’y rattachent. Des films récents mettent en avant le bouddhisme tibétain et le présentent comme un modèle de spiritualité, tandis que le Dalaï Lama figure parmi les personnalités mondiales les plus estimées. Moi même, dans le cheminement spirituel « touche à tout » qui a précédé ma conversion, j’ai flirté avec le bouddhisme. D’où vient donc cet engouement ? 

Bouddha : l’éveillé

Vers le milieu du VIème siècle avant Jésus-Christ, le jeune prince indou Gautama découvre la souffrance, le vieillissement et la mort qu’on avait voulu lui cacher. Il cherche alors à fuir cette douloureuse réalité dans la méditation. Dans sa 35ème année, il reçoit une révélation suprême : l’Illumination. Dès lors Gautama sera appelé Bouddha, l’éveillé. Il fonde une communauté de moines ascétiques et mendiants et répand son enseignement.

S’élever vers le non-être

Puisque l’existence est douleur, il faut rompre le cycle de laréincarnation qui conduit l’homme à souffrir de vie en vie et à accéder au Nirvana, l’état de non-être ou de « paix suprême ». Pour y parvenir il faut tuer le désir et la convoitise qui conduisent dans l’insatisfaction et donc dans la souffrance. Dans ce but, Bouddha propose « la sainte voie aux huit membres » : correction des idées, correction des intentions, des paroles, des actes, du travail, des efforts, de l’attention et de la concentration mentale. Celui qui y parvient dans cette vie n’aura plus besoin de se réincarner à moins qu’il ne le fasse volontairement pour devenir l’un de ces « Bouddha vivants » qui montre aux hommes la voie.

Dieu n’est pas nécessaire

Cette doctrine de vie ne s’oppose pas à la croyance de dieux ou d’un Dieu mais estime que l’homme n’en a pas besoin pour s’élever vers le Nirvana. C’est cela qui permet au bouddhisme de s’immiscer dans les pratiques d’autres religions ou de plaire aux athées occidentaux. À l’exception de ces données générales, il n’y a pas de dogme et une large souplesse d’interprétation.

Ainsi le bouddhisme a revêtu au travers de ses adaptations des traits qui l’apparentent tantôt à une religion, tantôt à une secte et même à une école de gymnastique ou de diététique.

Une pratique aux mille visages

Quand il est pratiqué à l’échelle d’un pays, le bouddhisme apparaît comme une religion. Ainsi Bouddha et quelques autres sages qui ont marché dans sa voie sont devenus l’objet d’un culte avec statues et temples. Divers lieux sacrés reçoivent des milliers de pèlerins. Tout un rituel a été établi : offrandes de fleurs, de parfums, lumières, louanges, récitations des paroles de Bouddha… De nombreux moines, drapés dans leur robe safran, s’appliquent à suivre la voie du Bouddha tandis que les simples fidèles sont tenus à une vie moins exigeante : faire l’aumône, éviter le vol, la débauche, le mensonge, les boissons enivrantes…

Le bouddhisme du petit véhicule ou bouddhisme du sud se veut le plus proche de l’enseignement initial de Bouddha. Il est répandu au Sri Lanka, en Thaïlande, Birmanie, Viêt-Nam, Laos, Cambodge.

Le bouddhisme du grand véhicule considère comme égoïste l’exercice personnel pour atteindre le Nirvana : pour lui, il faut entraîner d’abord l’ensemble des hommes dans la sainteté et la paix pour rentrer avec les autres dans le Nirvana. Il est répandu en Chine, en Corée : c’est le bouddhisme du nord. D’autres variantes du bouddhisme sont le bouddhisme tantrique, le bouddhisme tibétain, le plus en vogue et le bouddhisme Zen, pratiqué au Japon et devenu célèbre en occident.

Tu en as entendu parler

  • ïLes mandalas sont des dessins géométriques et des lignes entrelacées. Dans certaines écoles « laïques » en France ou en Suisse on demande à des enfants de les colorier et de se pénétrer de leurs vertus apaisantes… Il s’agit en fait d’images de méditation bouddhique destinées à élever la conscience.
  • Les mantras sont des sons mille fois répétés, accompagnés parfois de balancements du corps. Ces pratiques tenues pour « relaxantes » en occident sont pratiquées en Orient comme support de méditation et mise en relation avec l’esprit du Bouddha.
  • Le Zen est une forme de méditation qui vise à écarter toute pensée et tout raisonnement pour se détacher des choses matérielles et atteindre l’illumination intérieure. Dans nos pays exposés au stress de la vie urbaine, « être Zen » (c’est à dire détaché de toute agitation) est devenu une vertu enviable.
  • Le régime « macrobiotique » est un régime mis au point par une secte bouddhiste japonaise qui consiste à se nourrir presque exclusivement de céréales, crues si possible pour se mettre à l’abri des maladies, en soigner d’autres et prolonger sa vie.
  • « Énergiser ses chakras » consiste à éveiller des centres d’énergie cachés dans le corps par la pratique d’une gymnastique venue du Tibet. 

Bouddhisme et foi biblique

Une démarche mal ciblée

Bouddha a une connaissance « du bien et du mal ». Comme tout homme depuis la chute d’Adam, il définit ce qui lui paraît bien et le recommande. Or la morale bouddhiste n’est pas si éloignée des dix commandements donnés à Moïse, à l’exception du premier. En cela, le bouddhisme participe à cette démarche « à tâtons » que Paul cite en Actes chapitre 17 pour désigner les démarches religieuses des nations.

Mais puisque c’est à tâtons, c’est donc incomplet. Incapable d’atteindre le but, Bouddha aen effet mal compris le rôle de la souffrance. Elle n’est pas sur terre comme cela, sans raison. Elle n’est pas uniquement une chose à éviter. Mais la souffrance sert de signal avertisseur pour ne pas oublier le péché. En effet, la souffrance rappelle à l’humanité qu’elle a chuté. Qu’elle va mourir et aller tout droit dans les souffrances éternelles de l’enfer,si elle n’en tire pas la leçon. Il ne s’agit donc pas de chercher à faire disparaître la souffrance mais de reconnaître la chute de l’homme et notre propre péché. Ainsi la souffrance peut conduire à Dieu, qui pardonne et adopte le pire des pécheurs.

Une voie pour une élite

Puisque dans le bouddhisme il n’y a pas de Dieu personnel, l’homme est laissé seul dans sa quête du bien. Il ne dispose que de ses forces. Il n’a d’autre espérance que d’échapper un jour à la souffrance de la vie par le non-être. N’ayant que les efforts humains à proposer, il ne laisse aucune espérance pour les faibles. « Les forts », qui s’imposent les disciplines bouddhistes, se trompent eux-mêmes et trompent les autres. En effet, notre nature est incapable d’être vraiment séparée du péché et de la souffrance. Ainsi, beaucoup de moines et de gourous bouddhistes, ayant constaté qu’ils ne peuvent avoir que l’apparence du détachement, sont devenus souvent une classe de profiteurs, semblables aux scribes et aux pharisiens du temps de Jésus.

À l’inverse, le christianisme est offert gratuitement aux pécheurs, aux perdus, aux malades. C’est ce que nous sommes tous avec un peu de lucidité sur nous-mêmes. La « sagesse de Dieu », vraie folie pour les hommes, c’est le salut offert sans contrepartie de mérite ou de discipline.

Enfin, le non-être est une bien piètre consolation de la souffrance. L’espérance de vivre, de manière consciente, l’éternité dans la présence personnelle de Dieu est une solide et meilleure espérance. Là réside l’Évangile, la vraie « bonne nouvelle » pour les désespérés.

Mourir plusieurs fois ?

La croyance en la réincarnation est contredite par la Bible. Y croire c’est adhérer à l’idée que nous avons plusieurs vies pour racheter nos fautes, alors qu’il « est réservé à l’homme de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » (Épître aux Hébreux chapitre 9, verset 27). Même dans la vie présente, nous n’avons pas le pouvoir de racheter nos fautes. C’est Jésus-Christ seul qui l’a accompli, alors, à plus forte raison dans une vie future ! Chercher l’explication de nos difficultés présentes dans une vie antérieure, et penser qu’on pourra améliorer dans une vie future ce qui n’est pas réussi aujourd’hui, n’est pas propre à conduire à la conviction de péché qui mène à la foi chrétienne. La croyance au bouddhisme est un anesthésiant de la repentance et expose à une terrible désillusion après la mort.

Derrière l’exotisme, le sous-monde occulte

Les meilleures intentions de Bouddha ont de plus été gâchées par le culte que les hommes lui ont voué. Culte rempli d’idolâtrie et de magie, que Bouddha lui-même n’aurait pas approuvé. Les pratiques de cet ordre appartiennent à « ces coutumes des peuples qui ne sont que vanité. » (Jérémie chapitre 10). Elles nous mettent en relation avec les démons. Il suffit d’ailleurs de voir les visages des représentations sur les temples bouddhistes de Thaïlande, du Laos du Cambodge ou de Bali pour savoir qu’il s’agit bien d’un culte des démons. Leurs adeptes, au lieu d’être libérés, sont au contraire rendus prisonniers (voir 1ère Épître aux Corinthiens chapitre 10, verset 20).

Pourtant les films comme « Little Bouddha » ou « Himalaya », les reportages sur le Dolpo, le Zanskar persistent à donner un visage idyllique au bouddhisme. Alors qu’il s’agit d’un amalgame de superstitions qui figent les sociétés, les font vivre dans la crainte des esprits et dans des marchandages permanents avec eux.

Ceux qui vont religieusement à l’écoute de la sagesse venue de ces monastères accrochés aux montagnes sont surtout amateurs d’exotisme. Si les pratiques qu’ils admirent béatement avaient été « chrétiennes », ils les auraient rejetées depuis longtemps avec horreur.

Le bouddhisme occidental

Les sympathisants européens ou américains du bouddhisme sont souvent des hommes de philosophie « New Age ». Ils cherchent dans le bouddhisme le moyen de parvenir à la maîtrise de soi. À atteindre une sorte d’état sensuel de non-être voire de pénétrer dans le monde surnaturel. Ces personnes recherchent un best dans leur vie en prenant dans le bouddhisme ce qui leur plaît. Ils écoutent sans s’en rendre compte la voie du serpent qui offre de devenir « comme des dieux ». En général, ils seront plutôt réfractaires à la foi chrétienne, qu’ils accusent d’avoir généré des « bains de sang ». Ou alors ils nous répondront pour clôturer la conversation que nous suivons un chemin également vrai et bon et que tout homme choisit sa vérité : eux le bouddhisme et nous le christianisme.

Sur les routes poussiéreuses d’Israël

Du temps où Bouddha parcourait les routes de l’Inde, le prophète Jérémie parcourait celles du royaume d’Israël. Ce qu’il disait alors peut retentir encore aujourd’hui aux oreilles de ceux qui, partis d’une culture judéo-chrétienne, mettent leurs espoirs dans le bouddhisme. Qu’ils retournent plutôt aux vraies sources de leur culture !

Jérémie chapitre 2, versets 11 à 13

Y a-t-il une nation qui change ses dieux, quoiqu’ils ne soient pas des Dieux ? Et mon peuple a changé sa gloire contre ce qui n’est d’aucun secours ! Cieux, soyez étonnés de cela ; frémissez d’épouvante et d’horreur ! dit l’Éternel. Car mon peuple a commis un double péché : ils m’ont abandonné, moi qui suis une source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l’eau.

Verset 20 : Tu as dès longtemps brisé ton joug, rompu tes liens, et tu as dit : Je ne veux plus être dans la servitude ! Mais sur toute colline élevée et sous tout arbre vert tu t’es courbée comme une prostituée.

Verset 22 : Quand tu te laverais avec du nitre, quand tu emploierais beaucoup de potasse, ton iniquité resterait marquée devant moi, dit le Seigneur, l’Éternel.

Versets 35 et 36 : Malgré cela, tu dis : Oui, je suis innocente ! Voici, je vais contester avec toi, parce que tu dis : Je n’ai pas péché. Pourquoi tant d’empressement à changer ton chemin ?

Jérémie chapitre 10 versets 2 et 3a

Ainsi parle l’Éternel : N’imitez pas la voie des nations, et ne craignez pas les signes du ciel, parce que les nations les craignent. Car les coutumes des peuples ne sont que vanité. […]

Versets 7b à 11 : […] Car, parmi tous les sages des nations et dans tous leurs royaumes, nul n’est semblable à toi. Tous ensemble, ils sont stupides et insensés; Leur science n’est que vanité, c’est du bois !

On apporte de Tarsis des lames d’argent, et d’Uphaz de l’or, l’ouvrier et la main de l’orfèvre les mettent en œuvre ; les vêtements de ces dieux sont d’étoffes teintes en bleu et en pourpre, tous sont l’ouvrage d’habiles artisans.

Mais l’Éternel est Dieu en vérité, Il est un Dieu vivant et un roi éternel ; la terre tremble devant sa colère, et les nations ne supportent pas sa fureur. Vous leur parlerez ainsi : Les dieux qui n’ont point fait les cieux et la terre disparaîtront de la terre et de dessous les cieux.