La grâce commune

Il [Dieu] fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.

(Mt 5.45)

Après le péché, la grâce
À part la mort, l’Homme pécheur ne mérite rien. Cela veut dire qu’après la chute, tout n’est que grâce de Dieu. On dit qu’elle est commune, parce que Dieu étend cette grâce à tous les humains. Cette grâce s’étend sur toute la création : là où le péché a tout entaché, Dieu déverse sa bonté.
On peut relever plusieurs effets de la grâce commune :

  1. Par la grâce commune, Dieu suspend son jugement. Dieu n’exécute pas le pécheur sur le champ, mais lui donne le temps de se repentir. C’est ça, la patience de Dieu : Dieu qui diffère son jugement pour donner aux Hommes l’occasion de se tourner vers lui (Rm 2.4 ; 2 Pi 3.8-9). La grâce commune est comme un tremplin vers la « grâce spéciale », c’est-à-dire la grâce par laquelle les pécheurs sont sauvés par le moyen de la foi (Ac 14.8-18).
  2. Par la grâce commune, Dieu limite les effets du péché. C’est en vertu de cette grâce que les Hommes ne sont pas aussi corrompus que le péché aurait pu les rendre. Si Dieu n’avait pas placé cette bride, les Hommes et la société ne seraient que chaos et méchanceté (Ge 20.6 ; 31.7 ; Job 1.12 ; 2.6).
  3. Par la grâce commune, Dieu rend les Hommes capables de faire le bien. Il reste à l’Homme des traces de l’image de Dieu en lui et il est encore capable, bien qu’il soit pécheur, de reconnaître ce qui est vrai, bon et beau. Sa conscience montre encore un certain penchant pour les choses que Dieu approuve (Rm 2.14-5) et un sens religieux, même s’il se traduit par l’idolâtrie (Ac 17.22).

C’est la grâce commune qui explique que l’on trouve de nombreux dons, même chez ceux qui ne connaissent pas Dieu. Jean Calvin explique : « Lorsque nous discernons chez les écrivains païens une admirable lumière de vérité, nous sommes exhortés à reconnaître que la nature humaine, bien que déchue de sa perfection et très corrompue, est cependant comblée de nombreux dons de Dieu. » (Inst. II.ii.15)
La grâce commune est aussi la raison pour laquelle Jésus nous demande d’aimer nos ennemis (Mt 5.43-48). Pourquoi ? Pour ressembler à notre Père céleste. De la même manière que Dieu fait du bien à ceux qui font le mal, nous devons aimer nos ennemis et même prier pour eux.