Quelqu’un a dit que la Bible décrit une « religion de boucherie » parce qu’on y trouve beaucoup de sang : L’Ancien Testament est rempli de sacrifices, avec plein de détails concernant le sang (Lévitique 8 et 14 parle même de sacrifices où l’on verse du sang directement sur les gens !) ; le Nouveau Testament nous parle sans cesse du sang de Jésus. Qu’est-ce que le sang a de tellement spécial pour que la Bible en parle autant et, surtout, y attache tant d’importance ?
Comment comprendre les choses de Dieu qu’on ne voit pas ?
La Bible présente des principes spirituels. Mais ce qui est difficile avec les principes spirituels, c’est que tu ne les vois pas. A quoi ressemble un « principe spirituel » ? Je ne peux pas t’en mettre un dans la main en te disant : « Voici un principe spirituel ; regarde-le bien. » Je ne peux que l’expliquer, en utilisant des exemples. Mais les exemples ne servent à rien s’ils ne sont pas tirés de l’expérience des gens. Or, la Bible s’adresse justement à des gens qui ne sont pas trop versés dans « la vie spirituelle ». C’est pour cela qu’ils ont besoin qu’on leur explique certaines choses.
Il faut donc rester simple, en utilisant ce qu’ils savent. Mais ce que les gens savent change avec le temps. Aujourd’hui, je pourrais expliquer des choses, même à des enfants, en utilisant comme exemple un avion, ou un ordinateur, ou la télé. Mais à l’époque de la Bible, c’était impossible. De même, des choses que tout le monde connaissait du temps de la Bible, sont à peu près inconnues aujourd’hui, parce que nous vivons dans des sociétés modernes. Ce qui relève de la vie simple d’un peuple nomade et éleveur, comme à l’époque de Moïse, est un mystère pour la plupart des gens d’aujourd’hui. Mais c’était justement dans ce contexte qu’il fallait expliquer les principes spirituels.
Ils connaissaient la vie et la mort
Dieu utilise donc ce qu’ils connaissaient. Et ce qu’ils connaissaient surtout, c’était la vie et la mort. Ils étaient beaucoup plus familiers de la vie et de la mort que nous. Si je te demande aujourd’hui d’où vient la viande, tu vas certainement dire : « Du supermarché ! ». Mais, à l’époque de Moïse, un enfant aurait répondu : « Tu tues un animal et ça te donne de la viande. » De plus, comme ils n’avaient pas de réfrigérateurs, la viande ne se conservait pas. Ils côtoyaient donc la mort tous les jours : « le matin, papa tue un poulet et ça nous fait de la viande pour la journée ». Comme la mort leur était familière, tuant les animaux pour leur viande, le constat était facile : quand un animal perd trop de sang, il meurt. Ils ne savaient pas exactement ce qu’était « la vie » (d’ailleurs, même de nos jours, malgré toutes nos connaissances scientifiques, on ne sait toujours pas exactement ce qu’est la vie) mais ils la voyaient comme une sorte de « force spirituelle » qui fait qu’un corps vit. Or, quand un corps perd trop de sang, il ne vit plus. Conclusion : cette « force spirituelle », cette vie, est dans le sang.
Le péché conduit à la mort
Un principe spirituel important de la Bible, très difficile à expliquer de manière pratique, est le péché. Qu’est-ce que le péché ? Pourquoi le péché est-il si mauvais ? Comment expliquer à des gens qui ne connaissent pas Dieu et ignorent à peu près tout de la vie après la mort que « le péché nous séparera de Dieu, à cause de sa sainteté, pour toute l’éternité » ? Pour quelqu’un qui n’a pas connaissance des principes spirituels, une telle phrase est tout à fait incompréhensible. Autant lui parler en chinois.
La Bible utilise donc deux principes visibles pour expliquer la gravité du péché. Le premier est encore celui de la mort : la mort ne concerne pas uniquement les animaux que l’on mange ; elle concerne aussi les individus. Personne ne sait exactement ce qu’est la mort (pas plus que la vie), mais elle est mauvaise et elle nous attend tous. Le deuxième principe visible se manifeste dans les mauvaises choses que nous faisons. Il est très difficile d’expliquer le péché, mais il est relativement facile de parler des actes qui font du mal aux autres. Si nous agissons mal, c’est parce que nous sommes pécheurs. Le péché est bien plus que cela, mais comme pour l’iceberg, il est facile de parler de la partie visible. Faire du mal aux autres n’est pas bien, donc celui qui fait le mal est puni.
Ces deux choses visibles, rassemblées, permettent d’expliquer ce qui est mauvais dans le péché, avec des termes simples, à des gens qui ne savent pas grand chose sur le plan spirituel : le péché conduit à la mort. Si tu pèches, tu meurs. Le péché est donc extrêmement grave.
Quand on relie le principe du péché qui conduit à la mort au principe du sang qui représente la vie, on commence à comprendre pourquoi la Bible parle tant du sang : « verser son sang », c’est mourir. Quand un animal est offert en sacrifice, son sang est versé et Dieu l’utilise pour illustrer la relation entre le péché et la mort : le péché entraîne la mort. Cette mort est illustrée par celle de l’animal mais, en réalité, c’est toi qui dois mourir.
La grâce conduit à la vie
Un dernier principe important est lié à ce qui précède : tu devrais mourir à cause de ton péché, mais Dieu te laisse vivre parce qu’un animal est tué à ta place. Tu bénéficies donc de la vie, alors que tu ne le mérites pas. Cela s’appelle la grâce. La grâce, c’est donner quelque chose de bon à quelqu’un qui ne le mérite absolument pas. On trouve beaucoup de sacrifices pour le péché dans l’Ancien Testament et, à chaque fois, il est question du sang. Cela illustre un principe très important, expliqué dans l’épître aux Hébreux (qui, tout en étant dans le Nouveau Testament, explique le sens de la loi dans l’Ancien Testament) :
Si le sang n’est pas versé, s’il n’y a pas mort, le pardon ne peut se manifester, puisque la punition du péché est la mort.
Seulement, même dans l’Ancien Testament, il est évident que nous ne pouvons obtenir le pardon par des sacrifices d’animaux. Comment un simple animal peut-il payer le prix pour mon péché ? De plus, presque toute la viande utilisée pour les sacrifices pour le péché était finalement mangée par quelqu’un. Or, puisqu’on tuait des animaux tous les jours pour leur viande, en tuer un de plus pour un sacrifice pouvait ne pas changer grand-chose sur le plan spirituel.
Le Nouveau Testament nous fait donc comprendre que tous ces sacrifices étaient, eux aussi, des illustrations. Ils avaient pour objectif d’aider ceux dont les connaissances sur le plan spirituel étaient faibles, à comprendre un principe très important : par grâce, Dieu donne la vie à des gens qui ne la méritent pas, parce que quelqu’un d’autre meurt à leur place. Cet autre n’est ni un agneau ni un veau, mais un homme : Jésus-Christ lui-même, le Fils de Dieu.
Et c’est ainsi qu’on peut dire :
Le sang représente la vie. Le péché conduit à la mort. Jésus est mort en prenant notre place. Quand nous disons que le sang de Christ nous sauve, il ne s’agit pas du tout d’affirmer que le sang a une quelconque puissance magique. Il s’agit de la grâce de Jésus-Christ, qui a donné sa vie pour nous sauver de la mort.