Nous sommes tous dans l’inquiétude à des moments. C’est tout à fait naturel, même en tant que chrétiens. Nous vivons dans un monde déchu avec de nombreuses incertitudes et dangers.
Les émotions sont essentiellement le résultat du fonctionnement neurochimique de notre organisme. Par exemple, notre cerveau nous alerte lorsqu’il perçoit, à partir de nos sens, un danger potentiel. Cette notion de danger peut être multiple, pouvant aller d’un coup de feu ou d’une explosion à une simple abeille ou encore une sonnerie de téléphone.
Lorsque Jésus-Christ est dans le jardin de Gethsémané, quelques heures avant son arrestation, il est dans un état d’anxiété et d’angoisse terrible. Par conséquent, nous ne pouvons pas considérer le ressenti de ces émotions comme un péché.
Être inquiet est naturel
L’inquiétude est réelle, et provoque parfois des souffrances extrêmement importantes, invalidant des personnes dans leur quotidien. Il serait bien présomptueux de prétendre avoir le remède miracle à quelque chose que nous avons en nous et qui ne disparaîtra jamais. Ce côté naturel est indéniable. Nous vivons dans un monde corrompu et nous ne pourrons pas nous en défaire.
Cependant, cette émotion révèle toujours une partie de notre cœur et de nos croyances. Nous avons tous peur de quelque chose, et les personnes en accompagnement sont souvent confrontées à ces émotions qui sont récurrentes. Si ce n’était pas le cas, sans doute n’y aurait-il que peu d’accompagnement. Il faut appréhender l’anxiété avec un regard global et comprendre que cette neurochimie si fragile de notre corps peut développer d’autres symptômes, comme des troubles alimentaires ou des troubles obsessionnels compulsifs.
Nous sommes rarement médecin ou psychologue tout en étant responsable d’Église ou conseiller en accompagnement biblique. Par conséquent, il paraît très raisonnable de s’appuyer sur un avis médical. L’anxiété ronge les personnes et peut avoir des conséquences physiques importantes. Il est parfois conseillé, voire indispensable, de pouvoir atténuer ces symptômes physiques pour travailler l’anxiété d’un point de vue spirituel.
L’inquiétude dit quelque chose de nous
Commencer l’accompagnement d’une personne anxieuse nécessite de la faire se questionner sur son anxiété :
l’anxiété est-elle légitime ?
est-elle le fruit d’un péché particulier, ou dirigée vers quelque chose de mauvais ?
L’anxiété révèle à quoi/qui je fais allégeance :
L’objet de mon anxiété me révèle sur quoi se focalise mon amour, mon intérêt
Ma réaction révèle envers qui va mon obéissance et ma confiance
Plus nous allons aimer une chose ou une personne, plus elle sera potentiellement une source d’inquiétude et d’anxiété. Est-ce naturel d’avoir une appréhension lorsque nous prenons le bus pour la première fois pour aller à l’école ? Ou lorsque nous devons choisir notre orientation pour le lycée ou les études supérieures ? Oui, sans doute. Mais est-ce que cette peur nous dirige vers Dieu et sa souveraineté ?
Dieu dit quelque chose de notre inquiétude
Philippiens 4 est un passage qui traite des inquiétudes, et le verset 4 commence par des exhortations à nous réjouir en Dieu, à avoir confiance en son retour et à manifester de la douceur. Dans les moments de stress, nous sommes tout sauf doux. L’apôtre Paul nous invite à adopter un comportement inverse, non par légalisme, mais parce que nous avons les yeux tournés vers Dieu et qu’il est notre refuge et celui qui tient tout entre ses mains.
Nous pouvons aller plus loin dans notre compréhension de la souveraineté de Dieu. Il faut se souvenir que Dieu veut nous faire grandir et nous faire du bien au travers de nos angoisses. Il nous rappelle cependant notre finitude et notre besoin de dépendance vis-à-vis de celui qui a vaincu le monde.
Le verset 6 va dans ce sens. Pour chaque chose de notre vie, pour chaque recoin qui pourrait être sombre et représenter une forme d’inquiétude, nous devons faire connaître à Dieu nos besoins, et reconnaître notre impuissance.
Le roi David le dit lui-même, à la fin du psaume 40 au verset 18, dans une grande humilité :
« Je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur pense à moi. Tu es mon secours, mon libérateur : mon Dieu ne tarde pas.»